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sujets abordés (liste non limitative) critique des médias publicité, campagnes de pub, presse écrite, radio, télévision, campagnes électorales, discours, analyse de discours, etc. Mais aussi LIENS UTILES COMMENTES (voir la liste ci-contre) cette liste est destinée à s'allonger démesurément tout en gardant une certaine pertinence...avec votre concours)

12/02/2006

cretin.fr une pub qui cartonne

La campagne de publicité télévisée pour free.fr est certainement l’une des plus originales de l’année et du genre…

Avec l’idée de crétin.fr, on entre un peu dans le registre de ce qu’on appelait autrefois « l’amour vache » : tu vas voir ce que tu vas prendre !

Dans le spectacle comique, c’est le principe de l’humoriste qui rentre en scène et commence par apostropher le public :
« - vous êtes des crétins
- … (silence général)
- de vrais crétins, de vrais de vrais…
- (quelques petits rires)…
- des crétins pareils, je n’ai jamais vu
- (éclat de rire général)
- la preuve c’est que vous êtes venus voir mon spectacle
- (la salle est pliée de rire)
- et plus je vous insulte plus vous riez, vous aimez ça ma parole !
- (hilarité générale)
- et ils en redemandent…etc. »

La pub pour free.fr amuse les gens ; sont spécialement visés les novices en informatique et télécommunication –à savoir tout un chacun, vu l’évolution constante des technologies et des offres. Tout le monde a tendance à l’occasion de pratiquer le JMMPP (je me mets plus prés) avant de se décider à acheter le modèle dernier cri ou de prendre l’abonnement qui change tout.

En fait le téléspectateur n’ignore pas que le crétin de service n’est autre que lui-même. Mais il pense en même temps que le crétin « c’est l’autre », à savoir son voisin. En tout cas, les choses vont évoluer dans ce sens s’il a l’intelligence de s’abonner en premier à free.fr. Et le tour est joué.

Je me suis dit qu’avec une telle campagne de pub, un site nommé « cretin.fr » aurait probablement un nombre important de visiteurs. J’ai voulu vérifier par moi-même si le « nom de domaine » était réservé. Et…surprise ! Crétin.fr, ça existe ! Et devinez qui est propriétaire ou exploitant du site ? Je suis allé voir http://www.cretin.fr et c’est moi, en l’occurrence qui avais tout l’air d’un abruti.

11/08/2006

UNE BELLE REVUE : LE FRISSON ESTHETIQUE
Vient de paraître -disponible dans toutes les Maisons de la presse de Normandie- le numéro deux d'une très belle revue : Le frisson esthétique.
Editée près de Saint-Lô par une petite maison d'édition qui publie par ailleurs une série de guides régionaux de la France de Jules Verne, Le frisson esthétique réussit parfaitement son pari de faire vivre une publication à la façon des revues littéraires régionales du dix-neuvième siècle.
« Loin des larges avenues, tout au bout de la lande, avant la thébaïde, Le Frisson Esthétique a pris l'allée traversière, où la goûteuse noisette abrite au bord de la sente, l'herbe folle toute en graines, porteuse de promesses », dixit Esther Flon, Directrice de publication.
Avec ses textes normannisants de Louis Beuve 1869-1949, les sculptures de Marcel-Jacques, dix-neuvième siècle, et les Curiosa d'Apollinaire (à ne pas mettre entre toutes les mains droites), Le frisson éclectique (pardon, esthétique!) est bien dans la tonalité indiquée par cette citation du même Apollinaire : « La grande force est le désir... ».
La revue nous convie à nous promener au jardin (la rose), à passer à table (Gourmandises), à lire une lettre d'amour de Maupassant.
Léa Drücker nous fait partager son « premier frisson esthétique » et la revue nous livre son chapelet de nouvelles, contes et poésies qui ne sortent pas toutes du grenier de ma grand'tante de Coutances mais souvent du clavier d'auteurs contemporains, autant de jeunes talents à découvrir.
J'ai adoré la très inventive Nouvelle de Christian Buat, H2O, qui nous entraîne dans les rayons du supermarché. Citons : « LE COIN DU BIBLIOPHILE / L'OEUVRE COMPLET DE GUY DES GARES A 0,50 CENTIMES LE KILOG ».
Si vous n'êtes pas du pays (la revue est distribuée dans les maisons de la presse de Normandie), vous pouvez toujours la commander : faites d'abord un tour sur le site http://www.frissonesthetique.com .

5/16/2006


LE PLAN B

Vient de paraître le numéro 2 de ce bimestriel dont l'objet est « critique des medias et enquêtes sociales ». Ce beau journal, écrit au vitriol, associe enquêtes à la fois corrosives et réalistes et mise en cause documentée du « Parti de la Presse et de l'Argent ».
A la rubrique sociale, le N° 1 verse son dossier « Les ouvriers français sont des Arabes comme les autres » sur les travailleurs « émigrés » au Luxembourg (ou simplement frontaliers), le N° 2 s'attaque à Carrefour et à ses méthodes de management...
En pages centrales de son premier numéro , le Plan B offrait un magnifique tableau très fouillé traçant la carte détaillée du PPA (Parti de la Presse et de l'Argent) : qui possède quoi? Telle est la question. Quel groupe financier possède quel groupe de presse? A qui appartient le journal que je lis chaque semaine ou chaque matin? Edifiant!
La rubrique « démontage de texte » qui décortique, comme son nom l'indique, un bref texte à caractère « économique » ( extrait d'une émission de France Inter dans le N° 1, article du Monde dans le N°2) vaut le détour, de même que l'impertinente rubrique « le procès » qui met en accusation Jacques Séguéla (le Plan B 1) ou Franz-Olivier Giesbert (le Plan B 2).
Particularité rédactionnelle : les articles ne sont pas signés. Explication : « Un travail collectif ne se signe pas ou se signe collectivement ce qui revient au même. Cette démarche est salubre en ce sens qu'elle va à l'encontre de la personnalisation dominante dans la presse et dans les médias. Elle est le contre modèle du culte de l'individu et de l'intérêt particulier sur lequel s'appuie toute l'idéologie libérale actuelle ». Intéressant et discutable... Quand je suis tombé, presque par hasard sur le Numéro 1 à la maison de la presse, je me suis rapidement intéressé à ce journal mais je me suis demandé : qui l'écrit? Qui le finance? qui est derrière? Cette question que la rédaction du Plan B nous invite à nous poser à propos de nos journaux habituels. Les individus nodaux qui peuplent le petit monde de la presse et des médias, de Séguéla à Laurent Joffrin, sont pris à partie et scrutés à la loupe dans les colonnes du Plan B. Le Plan B ne tombe-t-il pas dans le fameux paradoxe du barbier...qui rase tous ceux qui ne se rasent pas eux-mêmes. Question : le barbier se rase-t-il lui-même? Plus sérieusement : qu'adviendra-t-il si deux (ou trois) points de vue différents se dessinent sur un même sujet au sein de la rédaction? Aura-t-on droit à un débat « fantomas contre Arsène Lupin » ?
Je propose ici un thème de dossier : le feuilleton de France 3 « Plus Belle la Vie ». « Un « anti-Dallas », qui pousse à la réflexion » me dit un ami. « Gentil, social, mais un peu mièvre » me répond un autre. Le Plan B nous donnera-t-il un avis collectif sur le sujet? Ou ouvrira-t-il le débat? J'attends avec impatience.
Qui est derrière Le plan B ? Heureusement, Emile m'a rassuré : « je connais quelques gars de cette rédaction, ce sont des gens très chouettes ». Pour ma part (esprit de contradiction, quand tu nous tiens!), je serais plutôt partisan d'aller « à l'encontre de la dépersonnalisation domnante dans la presse et dans les médias. Je trouverais salubre de poser le contre modèle de l'écrasement de l'individu et de sa singularité qui est le propre de la machine à broyer libérale ».
Cela se discute, mais je persiste et signe. Jean Vaysse.

4/12/2006

MEDIA CRITIQUE MEDIA CRITIQUE MEDIA CRITIQUE

Ce blog est consacré à ces vecteurs de la communication que sont les media, la presse écrite, la télévision, internet, par exemple, mais aussi l'affiche, la photo, la pub, sans oublier des media moins évidents à cerner et à percevoir comme tels : l'emballage, la rumeur, le jeu...
La question est abordée d'un point de vue pratique : il s'agit de décrire une campagne publicitaire, le lancement ou le relookage d'un magazine, de comparer différents titres de presse et de s'interroger sur les différents facteurs qui peuvent faire leur succès ou leur échec.
Cette critique des media est faite sans aucun parti pris moral, religieux ou politique, sans s'adosser non plus sur une préférence esthétique ou des critères de goût, qui sont du domaine du choix personnel. Elle est faite du point de vue du « quoi et du comment », c'est à dire du fonctionnement, en s'appuyant sur une méthode que nous appelons la « medianalyse » (voir le blog qui aborde cette méthode d'un point de vue plus général).
Media critique a d'abord une fonction expérimentale. Il s'agit d'échanger des avis critiques, qu'ils viennent des utilisateurs de media (lecteurs, téléspectateurs...) ou des concepteurs (agents de communication, rédacteurs, publicitaires...)
A vous de réagir : ici, sur le thème de la critique des media, en proposant ou en abordant des sujets nouveaux. Et plus loin, sous les différents titres qui suivent, en réagissant aux différentes rubriques. Bienvenue dans le monde de la communication !

118 ETC.



118 etc
L'ouverture à la concurrence du marché des renseignements téléphoniques en France, avec la suppression du 12 et son remplacement par une série de numéros concurrents commençant tous par 118, a donné lieu à une bataille de spots publicitaires télévisés. Nous avons suivi l'engagement entre les différents concurrents avec intérêt.
Comment se positionneront les divers services d'ici quelques mois? ? La communication de ces dernières semaines sera-t-elle déterminante ? Ou bien la magie du numéro opèrera-t-elle : numéro tout rond, le 000, suite logique, le 218, service secret de sa majesté, le 007 ?
La réponse dépend bien sûr de ce que feront les gens quand ils devront composer le fameux numéro commençant par 118 : quel suite auront-ils retenue? Que taperont-ils sur leur clavier?
Les Pages Jaunes sont à priori mal placées avec un 008 qui ne veut rien dire de même que le 712. Mais ils ont misé l'un et l'autre sur un véritable matraquage de messages publicitaires faisant appel à l'imagination et à l'humour, avec chacun sa variante sur le thème de la « vieille dame indigne ». Cela payera-t-il?
Le 007, à l'inverse, s'est contenté d'un spot bref, avec un petit nombre de passages à l'antenne, tardif qui plus est. Mais ils ont misé sur le clin d'oeil de l'effet « James Bond » de façon cependant un peu trop discrète, c'est à dire allusive. Sans doute aurait-il fallu, pour miser sans complexes sur l'agent 007, payer des droits exorbitants aux propriétaires du label. Mais dommage, ils sont passés à côté de l'astuce consistant à épeler le nombre d'une façon bien particulière, non pas « zéro zéro sept » mais « double zéro sept », ce qui aurait certainement frappé l'imagination et stimulé la mémoire des téléspectateurs.
Le 118 000 a de son côté porté la plus grande attention à la façon d'épeler et donc à la mémoire auditive. Après une vague massive de pubs chantant « j'appelle le cent-dix huit mille » sur l'air des binious, ils sont passés à « cent dix huit zéro zéro zéro », version plus mnémotechnique, évitant ce nombre « mille » qui se dit mais ne se tape pas. Dans le même temps, ils ont corrigé l'impression régionaliste initiale en passant de la Bretagne à Toulouse.
Le 118 000 a simultanément fait appel à la mémoire visuelle -jeu sur le graphisme- en dessinant un amusant petit bonhomme avec les uns, les huits et les trois zéros. Le 118 218 a pour sa part mis en valeur le fait qu'il se compose d'un 12 (comme le service traditionnel des renseignements) enchassé dans deux 18. Mais les gens ne craindront-ils pas de se tromper en appelant ce service et de déranger, par erreur, la caserne de pompiers?